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L'évasion mène à la tranquilité.
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13 février 2010

A trop s'attacher...

Elle replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille en soupirant. Il était 10h30 et elle était devant le rayon dessin du furet. Elle était rentrée chez elle un court moment avant de reprendre le large. Elle était libre désormais d’aller où elle voulait, de faire ce qu’elle voudrait. Cette liberté elle l’attendait depuis tellement longtemps et en même temps elle lui pesait. Elle allait quitter des amis cher, mais elle aurait la paix. Anti-sociable la solitude lui ferait du bien. Elle pourrait remettre en ordre son esprit torturé, et soigner son corps malade. Son corps et son coeur malade... Non, elle n’était pas un monstre comme l’avait hurlé sa mère, juste elle avait mal tourné après la naissance de la petite dernière et son accident. Et tout avait basculé. Comme tant de choses peuvent dépendre de quelques misérables secondes… Que sont quelques misérables secondes face à une vie ? Et pourtant il en était ressortit une vrai boucherie de douleur, de colère et de cruauté.

 

Elle saisit un estompeur, une mine de plomb et une boite de fusain lorsqu’elle entendit une voix. Une voix. Sa voix… Elle tourna furtivement la tête et aperçut un jeune garçon à peine plus jeune qu’elle. Il ne l’avait pas encore vue. Son cœur s’arrêta, elle ne pouvait plus bouger, pourtant il fallait qu’elle décampe… Puis elle sentit son regard, sur sa peau, son visage, un regard emplie de doute puis elle entendit :

 

« Bordel d’anti-sociable à la con… »

 

Il n’était pas seul, en conséquence elle n’irait pas le voir il le savait. Lorsqu’elle se tourna pour partir, elle se retrouva face à lui. Il la regarda un instant, et elle prit dans ses bras. Son contact, son odeur lui avaient tellement manquée… Et pourtant…

 

Quand elle desserra son étreinte elle croisa son regard étonné et gêné. Elle lut dans ses yeux… Elle se mordit la lèvre inférieure et fila sans demander son reste. Elle avait lu dans ses yeux qu’il refusait de s’attacher à cause de l’éloignement, pourtant elle aurait pu lui annoncer une bonne nouvelle… Elle n’aurait jamais du s’attacher à lui mais il était trop tard aujourd’hui, cela faisait si longtemps qu’elle l’aimait, elle ne pouvait plus rien faire contre…

 

Il la rattrapa dans le rayon bouquin. Lui attrapa le poignet et elle se retourna. Il lui demanda :

 

« Tu restes longtemps ?

 

-Je ne sais pas trop…

 

-On pourrait se faire une virée, que je te présente mes amis… Entre amis quoi… »

 

C’était clair, il lui fit comprendre par ces quelques mots qu’il ne valait mieux pas qu’elle remette ça sur le tapis… Elle murmura un oui lointain et le regarda s’éloigner… Elle aurait pu lui dire qu’elle resterai toute sa vie si le fallait, elle aurait pu, elle pouvait encore mais elle ne le ferait pas… Non, elle ne le ferait plus… Elle sentit son rythme cardiaque ralentir, ralentir, ralentir, puis son cœur s’arrêta. Elle resta un instant ballante au milieu du rayon livre puis selle s’effondra. Son cœur ne recommencerait jamais de battre, non, plus jamais… Parce qu'il avait tout emporté avec lui... Le peu de sens qu'il restait à sa vie et le peu d'amour qu'elle avait encore à offrir...

Drawing_Blood_by_nykolai

Amicalement.

L.

Merci au dessinateur.

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